Alors même qu’un cessez-le-feu artificiellement contrôlé semble tenir entre l’Ukraine et les autorités séparatistes du Donbass, la Crimée est désormais partie intégrante du territoire de la Fédération de Russie. Mélange de raison d’Etat et de recours à l’histoire comme justification interventionniste, l’opération russe en Crimée s’explique par plusieurs objectifs maritimes complémentaires. Lire la suite
Archives mensuelles : octobre 2014
Offre ou demande : un faux problème peut en cacher un vrai, par Jean de Maillard*
En se ralliant sans réserves (et sans recul) à la théorie de l’offre, le Président de la République et son gouvernement ont rejoint en fanfare le concert des pays industrialisés, et en particulier de l’Union européenne, qui en ont fait leur credo économique. La Banque centrale européenne n’est pas en reste, puisqu’elle active de son côté un nouveau plan d’aides financières aux banques, destiné à relancer les investissements privés par des injections massives de monnaie centrale. Lire la suite
La concurrence future du nouveau canal de Suez, par Antoine Rivière*
En annonçant en août 2014 l’élargissement du canal de Suez par la voix du président de la Suez Canal Authority (SCA) Mohab Mamich, l’Egypte cherche à s’adapter à l’augmentation du trafic maritime dans cette zone. Le Caire joue ainsi la carte du renforcement de son avantage stratégique dans une période où les niveaux des investissements étrangers et de la manne touristique pâtissent toujours de l’instabilité politique du pays.
Mais si le canal reste la clé de voûte du commerce maritime entre l’Europe de l’Ouest et l’Asie, différents paramètres pourraient, à l’avenir, mettre à mal son importance. Lire la suite
Euro : le cercle vicieux de la surévaluation, par Gérard Lafay*
Dans l’opinion dominante, il est jugé utile d’avoir une « monnaie forte ». Cette notion est cependant ambigüe, car elle concerne surtout le fait que le pouvoir d’achat interne d’une unité monétaire ne subit qu’une faible érosion au cours du temps, bénéficiant d’un rythme réduit d’inflation. Toutefois, elle peut également signifier que son pouvoir d’achat est plus élevé à l’étranger que dans le pays lui-même, la monnaie étant surévaluée vis-à-vis des autres monnaies (son taux de change nominal est ainsi supérieur à celui qui assurerait une parité des pouvoirs d’achat). Autant la première conception peut être pertinente, autant la seconde s’avère dangereuse. Lire la suite
Les facteurs de renouveau stratégique, par Eric de La Maisonneuve
La stratégie est une démarche (ou une « façon de faire ») qui a pour finalité première d’atteindre des objectifs estimés réalistes par anticipation, donc atteignables même s’ils sont ambitieux. Une telle orientation, voire un tel engagement, exigent, pour être crédibles, que soient réunies un certain nombre de conditions d’ordres différents.
J’ai tenté, dans un ouvrage assez récent1, d’identifier ces facteurs et d’analyser leurs interactions. Je m’étais alors inspiré de la théorie chinoise des cinq éléments – wuqing – qui influence la stratégie orientale en soulignant la relation de conception et de destruction qui existe entre les cinq éléments que sont la terre, le bois, le feu, l’eau et le métal. Lire la suite
De l’importance du modèle diplomatique chinois pour le monde, par WANG Yiwei*
Le Président Xi Jinping a récemment prononcé un discours devant l’Indian Council of World Affairs, dans lequel il a insisté sur la nécessité de renforcer le partenariat de développement entre la Chine et l’Inde, d’en faire des partenaires leaders de la croissance mondiale, des partenaires mondiaux en termes de coopération stratégique, qui se donnent la main pour poursuivre leur rêve de renaissance nationale et apportent une plus grande contribution à la puissance du développement de l’Asie du Sud. Il fait suite à la visite du Président chinois en Europe au mois de mars, lors de laquelle il a proposé le développement d’un partenariat entre la Chine et l’Union Européenne pour la paix, la croissance, la réforme et la civilisation, donnant une nouvelle interprétation du modèle diplomatique chinois. Lire la suite
Un monde contre la violence et l’extrémisme, par Alain Corvez*
Dans son discours à l’Assemblée Générale des Nations unies le 24 septembre 2013, le Président iranien nouvellement élu Hassan Rouhani a dit des choses essentielles pour améliorer les relations entre les nations du monde. Invitant à instaurer la modération dans les revendications des états, il a suggéré de supprimer « l’option militaire est sur la table » et d’adopter l’attitude « la paix est toujours possible », proposant enfin la formule : « Le monde contre la violence et l’extrémisme ».
Le monde, a-t-il dit, n’est plus le résultat d’un équilibre entre deux blocs, ni dominé par une seule puissance mais désormais multipolarisé et tous les Etats dont la base du pouvoir est dépendante des urnes ont droit au même respect de leurs particularismes et de leurs intérêts légitimes. Aucune culture n’est supérieure aux autres et ne doit chercher à s’imposer. Lire la suite