Archives mensuelles : novembre 2015

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Mémoire « défense et sécurité »

(Texte rédigé en octobre 2015 à l’intention des candidats à l’élection présidentielle de 2017)

Depuis vingt-cinq ans, la politique de défense et de sécurité de la France court toujours, d’ajustements en remaniements, après son adéquation à un environnement conflictuel complexe et fluctuant. Faute de projet politique et de vision stratégique, les finalités du système de sécurité comme les missions de l’appareil militaire restent mal définies, soumises à de fortes contraintes externes (ressources humaines et financières), orientées par des présupposés dépassés (préjugés, menaces…). L’absence d’un organisme d’analyse et de réflexion stratégique auprès du Président de la République ne permet pas au chef des Armées de disposer d’une appréciation de situation exhaustive ainsi que des éléments d’orientation, voire de redéfinition, de la politique de défense et de sécurité. Confier tous les dix ans à une Commission du Livre blanc le soin de l’éclairer en la matière paraît singulièrement insuffisant et en tout cas inadéquat au regard des enjeux. La situation de non-guerre (ou de crise) dans laquelle se trouve le monde depuis la fin de la guerre froide, en l’absence de menace ostentatoire – à l’exception de celle du terrorisme, inappréciable par définition – oblige à identifier les risques qui pèsent sur notre environnement et les vulnérabilités de nos modes de fonctionnement. Ce nouveau paysage stratégique, complexe et peu conventionnel, devrait nous conduire, ne serait-ce que par précaution, à passer d’une posture de défense à un système de sécurité. Parmi les multiples volets de ce dernier, celui concernant la sécurité du territoire et la protection des populations (Ordonnance du 7 janvier 1959) devrait retenir l’essentiel de notre attention ; en s’assurant toutefois que cette préoccupation territoriale ne consiste pas en un « repli hexagonal » systématique mais à une vision élargie de la sécurité à l’ensemble du continent européen et, au-delà, à ses périphéries.

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L’Europe est-elle en guerre ? par Jean-Dominique Giuliani

Jean-Dominique Giuliani, Institut Robert Schuman

Le Président de la République française a décrété la France en guerre et invoqué l’article 42 § 7 du Traité d’Union européenne. Les Etats membres « lui doivent (donc) aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir ».
Pourtant aucun dirigeant européen n’a voulu employer le mot. Lire la suite

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Le fléau du terrorisme n’est pas un épiphénomène sans racines

Le Quotidien du Peuple en ligne

Après les attentats terroristes de Paris, Bernard Cazeneuve, le ministre français de l’Intérieur, a appelé à la dissolution des « mosquées qui diffusent l’idéologie de la haine ». Plus tôt cette année, les autorités françaises avaient dit que « les imams étrangers qui prêchent la haine seront expulsés, leurs mosquées seront fermées ». Cette attitude vient d’être réitérée, et elle est considérée par de nombreuses personnes comme une nouvelle déclaration de fermeté de la France de lutter contre les attaques terroristes.
Aujourd’hui, plus la France affiche une attitude dure, plus elle obtient l’approbation des gens, tout comme après le 11 septembre, quand la décision des États-Unis de lancer la guerre en Afghanistan fut rapidement adoptée presque à l’unanimité par le Congrès, puis le renversement de Saddam Hussein, qui reçut également un soutien allant au-delà des partis. Mais les faits montrent que, dans l’excitation suivant les attaques terroristes, les sociétés occidentales ont trop aisément surestimé les effets des opérations de représailles, sous-estimant la complexité des sources du terrorisme à éliminer. Lire la suite

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La Chine garde un esprit ouvert envers le TPP, par Zhang Jianping*

Le Quotidien du Peuple

L’Asie-Pacifique, la région la plus dynamique du monde sur le plan économique actuellement, réunit trois des économies les plus avancées du monde ; elle ne cesse, du fait du grand nombre de pays membres, de la taille de sa population, de son énorme poids économique et de la complexité de ses mécanismes d’intégration, d’attirer l’attention du monde. Depuis la réunion de l’APEC de l’an dernier à Beijing, les membres de l’APEC ont fait des progrès significatifs dans la promotion de l’intégration économique régionale et la construction d’une zone de libre-échange en Asie-Pacifique.
En octobre 2015, douze économies de l’APEC sont parvenues à un accord-cadre sur le TPP (Accord de Partenariat Trans-Pacifique). Le TPP établit des normes plus élevées en matière de critères sur le commerce et l’investissement, les services transfrontaliers, la propriété intellectuelle, la protection de l’environnement, les marchés publics, etc., pour de nombreuses zones de la région Asie-Pacifique, et crée un nouveau système de règles commerciales et d’investissement. Bien que la Chine ne figure pas parmi ces pays, elle garde cependant un esprit ouvert envers le TPP. Lire la suite

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Civilisations, L’Occident et le reste du monde, par Niall Ferguson

Saint-Simon, 2014

Conclusion (extraits, pages 291 à 314)

« Les civilisations sont des systèmes extrêmement complexes composés de très nombreux éléments qui interagissent et s’organisent de manière asymétrique : leur enchevêtrement ressemble davantage à une termitière de Namibie qu’à une pyramide d’Egypte. Ces systèmes fonctionnent entre ordre et désordre, « au bord du chaos »…Ils peuvent sembler fonctionner de manière stable pendant un temps, en état d’équilibre apparent, alors qu’ils sont constamment en train de s’adapter. Puis vient un moment où ils atteignent un « état critique ». Une petite perturbation peut alors déclencher une « phase de transition » allant d’un équilibre paisible à la crise. Un seul grain de sable supplémentaire, et un château de sable en apparence solide peut s’écrouler. […] Lire la suite

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Il faut inverser les pôles…, par Mounir Milles*

Il y a quelques jours, je m’interrogeais encore sur l’opportunité d’aller au rassemblement dit des « musulmans de France » place de la République le dimanche 6 décembre. J’avais émis des réserves, considérant que la lutte contre le fanatisme religieux ne devait pas pour les musulmans de France se dissocier de la communauté nationale ; que s’il était nécessaire d’affirmer son refus d’un islam noir, nous devions tous nous unir pour démontrer à ces fous notre attachement à la République, à la France, et à quel point nous faisons partie de ce peuple. Je ne veux rien renier de cet engagement et de ces principes auxquels je crois. Lire la suite