En quelques mois, depuis fin février, il semblerait, non pas qu’on ait seulement effacé un siècle de conflictualité pour en revenir aux guerres immobiles, dévastatrices et interminables des tranchées de 1915, mais qu’on soit projeté plus de cinq siècles en arrière, à la fin du moyen-âge, aux cruautés des guerres de religion mêlées aux hécatombes des épidémies de peste ; aux temps antérieurs au « jus ad bellum » et au « jus in bello », ceux de la guerre « sauvage » des milices (à l’exemple du groupe Wagner), que les codes et tournois de chevalerie n’avaient fait qu’estomper et seulement pour quelques-uns : le chevalier Bayard, brave et sans reproche, fut tué « par derrière » d’un coup d’arquebuse, arme pourtant condamnée par la Papauté. Cette juridisation de la guerre en même temps que sa militarisation ne l’ont guère adoucie mais lui ont donné un cadre qui, depuis la Confession d’Augsbourg, les Traités de Westphalie et les écrits de Hugo Grotius, n’a cessé de se renforcer et d’inciter les nations à limiter les exactions de leurs soldats.
Les dérives des deux conflits mondiaux – camps de concentration, armes atomiques, etc. – puis les « bavures » auxquelles incitaient les modes d’action dans les conflits périphériques – guerres civiles, guerres de libération, etc. – ont porté des coups sévères à un cadre polémologique par ailleurs bétonné par la dissuasion nucléaire. Le droit de la guerre et ses plus récentes « conventions » furent ainsi progressivement vidés de leur contenu effectif avant même que le terrorisme les rendent obsolètes, alors que les institutions internationales chargées de les faire respecter étaient inopérantes. C’est dans ce noman’sland juridique de la guerre que la Russie de 2022 avance ses pions multiples et impose au monde, quasi impunément à ce jour, sa vision spectrale et totalitaire de la façon dont elle exerce sa puissance et sa souveraineté.
La guerre globale
La guerre « anomique », car elle refuse de dire son nom en le transgressant (opération spéciale) et en le dépassant (blocage économique), n’est ni ceci ni cela, ni hybride ni d’intensité ou de température variables. Elle est redevenue tout simplement « globale » comme aux temps lointains de l’humanité, c’est-à-dire que ceux qui la font la conduisent sans foi ni loi et « par tous les moyens » existants et disponibles. Ni bien ni mal, ni droit ni règles : le seul rapport de « toutes » les forces, qu’elles soient évidemment militaires mais aussi (et surtout) économiques, informationnelles et numériques, psychologiques, sociales, politiques, financières, etc. Pas de frein, pas de limites, pas de contraintes, encore moins de compassion et d’humanité, celles-ci n’étant aux yeux des protagonistes que des aveux de lâchetés ou de faiblesses coupables. Les armes du mensonge et de la fourberie mêlées aux bombes, la barbarie partout où cela peut faire mal, sans aucun souci d’efficacité tactique, avec la seule volonté d’engendrer la terreur.
Quel déclic s’est donc opéré dans la tête des tyrans pour les désinhiber de la sorte ? Quelle faute aurait été commise au sein des institutions internationales, au cœur des multiples pare-feu qui étaient censés maintenir l’exercice de la violence sous le seuil infra-guerrier ? A dire vrai, au vu des dernières décennies d’insouciance stratégique et de polarisation financière, derrière le voile d’horreur du terrorisme, la plupart des nations démocratiques et occidentales, très préoccupées d’équilibres internes précaires et menacés, ont détourné leur attention – en tout cas n’ont pas prêté l’attention suffisante – à ce que j’appelais il y a vingt-cinq ans « la métamorphose de la violence ».
En effet, dès les années 1990, le relâchement sécuritaire général devant la disparition apparente des menaces a incité beaucoup de stratèges à sortir du champ de l’analyse pour se lancer dans des spéculations hasardeuses. Avec la focalisation des centres de réflexion sur l’improbabilité de la guerre sous « couvercle nucléaire », on a commencé ici et là à théoriser sur les ouvertures stratégiques que permettait cette situation inédite. Plus la paix paraissait assurée à court et moyen terme, plus le champ de la conflictualité pouvait – à bas bruit et hors de la dissuasion – aller investiguer de nouveaux espaces, celui de l’information en particulier. Plus mercantile que jamais, l’Europe allemande s’enfonçait dans l’anesthésie stratégique, se soumettant aux offres énergétiques de son tentant voisin russe. En France, à titre symbolique, on débaptisait le ministère dédié à la Défense pour le réduire aux seules Armées au moment où il eut été judicieux de l’élargir pour constituer un grand ministère de la Sécurité nationale.
Les ouvrages qui tentaient de défricher le terrain ne manquaient pourtant pas, mais ils détonaient dans une atmosphère apaisée de « fin de l’histoire », une ambiance pré-crépusculaire de béatitude inconsciente. Outre mon livre La Violence qui vient publié en 1997, et passé presqu’inaperçu (sauf du député européen qu’était alors devenu un certain Michel Rocard), La Transformation de la guerre de Martin von Crefeld et La Guerre hors limites des colonels chinois Qiao Lang et Wang Xiangsui analysaient avec lucidité les ingrédients de la révolution polémologique qui se tramait. Il est bien connu que Cassandre n’est jamais écoutée mais qu’elle a toujours raison ; c’était le cas en l’occurrence car il ne s’agissait pas de prophétie mais d’une analyse lucide de la situation géopolitique et polémologique à l’aide des seuls instruments que procure la méthode stratégique.
Il faut dire, à la décharge des dirigeants de tous bords, que le terrorisme, surtout après les attentats de septembre 2001, avait totalement masqué la scène conflictuelle, conduisant même à lui « déclarer la guerre », ce qui révèle le degré d’aveuglement auquel on était parvenu. Mais il faut dénoncer aussi, à charge des mêmes dirigeants, comment ils ont donné aux déconstructeurs tout loisir de saper le système de Défense et de placer leurs mines ; depuis trente ans, des équipes placées au cœur du pouvoir n’ont eu de cesse que de « curialiser » les chefs et de « cantonner » l’appareil militaire à une fonction seconde sinon secondaire d’intervention extérieure au détriment de sa mission première de Défense du pays. En escamotant, à trois reprises dans des Livres blancs successifs, la réévaluation du concept de Défense au profit de la notion globale de Sécurité, une poignée d’acteurs centraux a réussi à empêcher l’évolution nécessaire de nos Armées et, malgré des apparences encore flatteuses, a contribué à les affaiblir. Les historiens et sociologues militaires devront se pencher sur les causes profondes de ces dysfonctionnements, notamment sur les motifs de ceux qui les ont perpétrés. Comme a entrepris de le faire le Général Lecointre dans une conférence à Pau en novembre 2021, où l’ancien CEMA pouvait avancer quelques arguments documentés.
Sur le plan économique, la mondialisation a intelligemment tissé sa trame pour prendre dans ses mailles tous les circuits essentiels, de production, de transport et de commerce, assujettissant ainsi les uns aux autres et créant autant de vulnérabilités en cas de crise. Sur le plan social, l’addiction de la classe moyenne mondiale à une consommation frénétique l’a rendue dépendante de la notion sacrée de pouvoir d’achat et donc hypersensible à l’équilibre offre-demande. Dans ces domaines primordiaux mais instables où les tendances critiques sont récurrentes, la disparition de la guerre dite classique a amplifié celles-ci, portées alors au premier rang des préoccupations politiques. Pendant ces trente ans de post-guerre froide, les crises ont été parfois niées mais le plus souvent sous-évaluées comme des manifestations mineures auxquelles la politique sur le plan social et la finance sur le plan économique étaient en mesure de trouver des solutions. L’affaire des subprimes en est l’illustration qui, non maîtrisée, a débouché sur une crise financière mondiale. Or, ces crises n’étaient pas seulement l’expression des dysfonctionnements des démocraties et du capitalisme ; elles étaient plus théâtralement les déguisements que prenait la violence pour sortir du cadre contraint dans lequel les utopistes, pacifistes et mondialistes croyaient pouvoir l’enfermer. Les crises des années 2000 n’annonçaient rien d’autre que la « guerre globale » dont nous découvrons les effets ravageurs depuis quelques mois.
Un facteur aggravant a rendu cette mutation possible, de la chrysalide de la crise au papillon de la néo-guerre ; c’est celui de la désinformation. L’information, et à travers celle-ci la propagande et le renseignement, a toujours été un point dur de la guerre. Mais les moyens techniques (longues-vues, fumées et estafettes…) n’étaient pas au rendez-vous, et le stratège devait se fier à ses propres déductions ou…à la chance ! Depuis l’avènement de l’ère numérique, à peine deux décennies, la révolution dans ce domaine est totale et donne au stratège une palette de moyens inédits et déterminants pour transformer ce qui fut l’art de la guerre en une impitoyable machinerie. Les ouvrages ne manquent pas qui identifient et explorent le phénomène mais rares sont ceux qui le relient aux facteurs de guerre et en font le ciment. La nébuleuse de l’information, en réinterprétant tous ces facteurs, enferme la guerre dans une nouvelle logique dont il est difficile de démêler l’écheveau. Sa première arme est celle de la propagande qui consiste à présenter une vérité alternative appuyée sur des faits tronqués ou inventés mais crédibles ; ainsi une bonne partie de l’humanité s’est laissée convaincre que l’opération spéciale en Ukraine était justifiée par la nazification du régime de Kiev et par le génocide entrepris contre les populations russophones du Donbass. En l’occurrence, peu importe la grosseur de la ficelle, ce qui compte c’est sa visibilité. Par la grâce des réseaux sociaux mis en œuvre par les GAFAM américains, cette propagande se répand, s’incruste et fait des ravages dans toutes les sociétés, mais plus sûrement qu’ailleurs dans les sociétés occidentales devenues candides sous le flot incessant d’informations de toutes sortes. Si nos sociétés sont sensibles aux variations économiques, elles ne sont pas suffisamment à l’abri ni des attaques médiatiques, ni de nombreux chevaux de Troie planqués ici et là pour attiser les divisions, ni des semeurs de désordre comme les héraults des partis populistes extrémistes ; leurs systèmes politiques – les clefs de voûte – en sont probablement les victimes principales quand on considère les chutes de Boris Johnson en Grande-Bretagne et de Mario Draghi en Italie, l’affaiblissement des exécutifs français et allemand, l’envenimement des relations bipartisanes aux Etats-Unis, etc. S’il n’y faut voir aucun complot initié par quelque internationale financière ou autre, en revanche il faut considérer ces déstabilisations comme des actes authentiques de la guerre globale qui est menée contre l’Occident pour le faire imploser.
En réalité, cette néo-guerre globale résulte de la convergence des trois facteurs essentiels qui servent de combustibles à toute conflictualité : les vecteurs de crise que représentent les éléments vitaux comme les matières premières énergétiques, alimentaires et sanitaires et dont le blocage ou le surcoût sont à même de déstabiliser les sociétés ; les réseaux de désinformation qui sapent la confiance et divisent les sociétés ; les interventions armées qui focalisent l’attention et concentrent les moyens militaires vers les zones de combat. Il faut y ajouter un quatrième élément, tout aussi décisif, dont résulte ce qu’on appelle encore faute de mieux la « dissuasion » et qui s’exprime par une menace nucléaire brandie de façon récurrente par le Kremlin. Cette épée de Damoclès nucléaire tétanise à juste titre les opinions publiques et autorise, ce faisant, l’emploi « hors limites » de toutes les autres armes, quelles qu’elles soient.
C’est la grande habileté – ou l’instinct – du Président Poutine d’avoir su observer l’évolution de ces différents ingrédients stratégiques, d’en avoir constaté la convergence historique en même temps que l’affaiblissement corrélatif des protagonistes occidentaux. Il y a vu « la possibilité de la guerre » pour parler en termes houellebecquiens, une fenêtre d’opportunité qui pourrait lui permettre de gagner son pari de reconstruire la grandeur perdue de l’Union soviétique. Mais, dans son délire stratégique, Poutine s’en prend en réalité à un monde qui est encore loin d’être « désoccidentalisé », même si l’influence des démocraties libérales est fortement contestée et déclinante. Dans ces circonstances, a-t-il quelque chance de conduire cette aventure à son terme ?
Une guerre planétaire ?
La réponse à cette question dépend des deux acteurs principaux du monde contemporain, sur les épaules desquels reposent les destinées de l’humanité, à savoir les Etats-Unis et la Chine. Il est toujours facile de simplifier une situation géopolitique en rangeant les protagonistes dans des cases. S’agissant de l’affaire ukrainienne, on stigmatise volontiers le camps des autocraties contre celui des démocraties, en clair l’axe sino-russe contre le monde occidental. La réalité est moins manichéenne et ne doit surtout pas être considérée comme acquise. Certes, tout indique la proximité sino-russe, ne serait-ce que leurs fondements léninistes, et tout laisse croire à l’inimitié sino-américaine. Mais avant d’en ausculter les prémices, il paraît nécessaire de décrypter les événements récents.
Lors de l’inauguration des Jeux d’hiver de Pékin le 4 février 2022, les Présidents russe et chinois ont signé un pacte d’une cinquantaine de pages et proclamé leur « amitié illimitée ». La concordance de leurs analyses et de leurs intérêts en même temps que leur hostilité au « danger démocratique » occidental s’y expriment clairement et ne font aucun doute ; en revanche, l’expression de leur amitié laisse penseur, le terme compromettant « illimité » ne figurant pas dans la grammaire stratégique d’une Chine ô combien pragmatique. L’enflure sémantique chinoise est toujours suspecte et ne peut qu’inciter à la méfiance. Que les Chinois n’aient pas désapprouvé l’opération lancée par Poutine en Ukraine est une évidence, mais rien n’assure qu’ils en cautionnent toutes les dérives et qu’ils n’en critiquent pas secrètement les insuccès. Leur respect des sanctions décidées à l’encontre de la Russie montre justement les « limites » du pacte d’amitié entre les deux dictatures.
C’est à ce stade qu’il faut étudier plus profondément la nature des trois régimes qui se confrontent. La Chine est bien comme ses deux partenaires, un empire et donc une puissance politique, mais elle est depuis toujours et avant tout menée par son économie et par sa traduction politique qu’est le fameux « mandat du Ciel ». C’est pour l’avoir trahi que les maoïstes ont perdu le pouvoir et c’est aujourd’hui la seule légitimité du PCC que d’avoir hissé l’économie chinoise au second rang mondial et d’avoir sorti au moins huit cents millions de Chinois d’une situation misérable. Une puissance économique ne peut survivre et progresser en solo, encore moins dans l’isolement ; elle doit produire et commercer, tisser des réseaux d’échanges, disposer de relais et de comptoirs, bref ! se comporter comme le firent successivement les Portugais, les Hollandais, les Anglais et les Américains, c’est-à-dire comme un acteur mondial. Il va sans dire que les sanctions et le ralentissement économique induit ne favorisent ni sa croissance ni ses projets de long terme. Certes, la Chine de Xi Jinping apparaît comme un alliage contre nature d’un régime léniniste et d’une économie capitaliste, mais c’est d’abord un pays de culture taoïste dans laquelle la dualité du yin et du yang est fondamentale : cette figure à elle seule décrit le monde et l’enferme dans sa vision d’une complémentarité nécessaire. Là où les Américains et les Russes se comportent avec la brutalité du yang, les Chinois se conduisent avec l’hypocrisie du yin. C’est dire que l’amitié « illimitée » des Chinois à l’égard des Russes ne peut être que temporaire ou alors comprise comme une association de deux parties qui se retrouvent dans une opportunité partagée : illimitée dans l’espace géopolitique actuel mais certainement pas illimitée dans le temps. La Chine économique a un besoin vital des ressources énergétiques et des céréales russes, surtout avec le rabais du tiers consenti aujourd’hui par le vendeur ; la Russie guerrière en quête de sa géographie doit sécuriser ses arrières et avoir au minimum la caution de son grand voisin asiatique. Ils se tiennent étroitement, mais jamais les Chinois n’oublieront tout d’abord les Traités inégaux de 1885 qui leur ont volé la Sibérie orientale et l’accès à la mer du Japon, ni les trahisons successives de l’Union soviétique à l’égard de son « vassal » chinois, celle du Komintern et du soutien à Tchang Kai-Shek, celle du mépris de Staline à l’égard de Mao, enfin celle de la défection de Gorbatchev.
Les Etats-Unis sont également un empire dont la puissance économique est l’étendard mondial, non seulement au service de ses intérêts mais aussi d’une vision du monde unitaire (ou universelle) qui n’adopte en rien les critères de l’ambivalence taoïste. Le manichéisme américain se heurte ici au dualisme chinois. Et c’est tout l’objet de la conflictualité sino-américaine, non pas de devoir détruire l’autre mais de l’amener, de préférence de gré sinon de façon plus musclée, à cohabiter dans un monde multiple. Là où il y a de l’inimitié des Russes à l’encontre des Occidentaux car rivaux et issus du même monde, il n’y a que de l’adversité entre Chinois et Américains, champions de deux cultures opposées mais complémentaires. En résumé, le monde peut très bien contenir une Russie superfétatoire et dangereusement impulsive, mais il ne peut se priver d’une Chine qui représente l’autre versant de la montagne, celui sans lequel la notion même de montagne serait insensée. La Chine et les Etats-Unis sont les deux faces d’une construction du monde à partir de laquelle tous les autres acteurs doivent se repositionner, à commencer par la Russie. Celle-ci, contrairement à ce qu’elle veut imposer par la terreur, n’est plus depuis longtemps la maîtresse du jeu ; et c’est sans doute pourquoi elle joue son va-tout.
Sauf folie nucléaire toujours envisageable de la part d’un dictateur mégalomane, mais à laquelle le système de commandement russe devrait être en mesure de résister, la guerre en Ukraine durera tant que la Chine de Xi apportera sa caution au voisin russe. Mais l’heure du XXe Congrès approche et tout laisse à penser qu’une accalmie sur le front guerrier européen ferait les affaires d’un président en quête d’un mandat à vie dont rien n’indique qu’il soit acquis à ce jour. Si le flot des ressources en hydrocarbures russes vient satisfaire la gloutonnerie énergétique chinoise par des contrats de longue durée, si les conséquences de la guerre en Europe conduisent les Occidentaux à rechercher des voies de compromis, si la résistance acharnée des Ukrainiens démontre l’absurdité de l’entreprise russe et son échec à moyen terme, alors la guerre reviendra sans doute dans son lit traditionnel. On pourra alors à nouveau lui donner un nom et réenclencher les mécanismes éprouvés par l’histoire pour lui trouver une solution. Dans ces conditions, il ne serait pas impossible que, de façon concertée ou non, Chinois et Américains, chacun à leur manière et avec leurs divers arguments, sifflent la fin de la partie.
Mais avant qu’on parvienne à calmer l’ours russe et à le faire rentrer dans sa cage, il est à craindre qu’il fasse encore beaucoup de dégâts de tous ordres. Tous nos efforts devraient tendre à desserrer cette main dans laquelle il tient tous les arguments d’une guerre globale dont les conséquences seraient désastreuses et, peut-être, définitives pour la planète.
Eric de La Maisonneuve