Publications du Général Éric de La Maisonneuve
Les défis chinois – La révolution Xi Jinping, Editions du Rocher, Paris, 2019.
Pour déclencher le processus du développement et atteindre le niveau de puissance qui est le sien aujourd’hui, la Chine de Deng Xiaoping a choisi d’amarrer son bateau à l’escadre de la mondialisation occidentale, avec les risques de compromissions libérales et de désaveu maoïste que cela comportait. En outre, dans son ascension vertigineuse, l’Empire du Milieu n’a pu éviter de provoquer de sérieux déséquilibres, voire des ruptures, aussi bien sur le plan socio-économique interne que dans son environnement asiatique et mondial.
A l’image de l’analyse de situation à laquelle le président Xi Jinping a dû procéder à la fin des années 2000, l’auteur, en inventoriant les éléments du mécanisme stratégique chinois, rappelle d’abord les arguments invoqués par le dirigeant chinois pour rompre avec la ligne adoptée en 1979 ; il présente ensuite les solutions préconisées pour réorienter la dynamique chinoise, notamment à travers les « nouvelles routes de la soie », vers un projet interne mieux équilibré et un destin mondial plus ambitieux. Compte tenu de l’ampleur et de la complexité de la problématique chinoise, ce projet apparaît bien au stratège comme un défi inédit et, à certains égards, un pari risqué.
Chine – L’envers et l’endroit, Editions du Rocher, Paris, 2012.
La Chine n’est pas celle que vous croyez ni celle qu’on nous présente le plus souvent sans contrastes, soit dans l’admiration de son exceptionnelle réussite économique, soit dans l’indignation de son régime politique et de ses excès.
La Chine est certes redevenue une grande puissance et ses performances économiques sont hors normes.
Mais la Chine a deux faces, selon sa théorie du yin et du yang, l’envers et l’endroit que l’auteur s’emploie à décrire avec le maximum d’objectivité.
Les enjeux sont colossaux et la tâche loin d’être achevée : une population gigantesque encore pour partie sous-développée, des systèmes d’éducation et de santé désuets, une transition politique incertaine, sans compter la bulle immobilière et l’emprise tenace de la corruption.
C’est à ce travail prométhéen que seront confrontés les dirigeants chinois qui seront cooptés lors du XVIIIe Congrès en octobre 2012.
Loin de la menace qu’on agite sous nos yeux, la Chine est d’abord un défi : pour elle-même et les problèmes qu’elle doit absolument surmonter pour se perpétuer, pour l’Occident qui doit apprendre à partager son leadership, pour le monde entier qui doit intégrer la Chine et la sortir définitivement de son isolement millénaire.
Précis de Stratégie, Dunod, Paris, 2008.
La pensée stratégique est indissociable de la vie de tout groupe humain dont le destin est d’« agir ensemble ». Or, la crise que subit le monde contemporain remet en question la plupart des critères fondateurs de la stratégie. La disparition de ces repères place les sociétés face à l’enjeu de leur survie en tant que telles.
Cet ouvrage plonge au cœur même du mécanisme stratégique. Aux questions habituelles sur les objectifs, les moyens, le cadre, les limites, l’Autre, il répond par une démarche pragmatique, en partant du « bas » pour reconfigurer un champ stratégique bouleversé. Fondé sur une approche novatrice, il propose :
- la mise en relation de cinq éléments : projet, organisation, situation, technique et méthode, considérés comme les piliers de la stratégie ;
- l’appréciation de la situation : en constituant une base de données complète et actualisée qui permette une analyse objective du monde actuel ;
- la comparaison des modèles occidental et chinois : pour envisager, au-delà de leurs antagonismes apparents, des convergences culturelles pour un développement futur.
L’avenir, en stratégie comme ailleurs, reste à inventer. Riche des enseignements du passé, fort du savoir de l’auteur, spécialiste de la « stratégie de crise », ce livre lance les premières cordées vers cette aventure qui nous concerne tous.
Stratégie, crise et chaos, Economica, Paris, 2005.
Face à la complexité des crises des contemporaines, les mécanismes stratégiques classiques mis en œuvre par les différents acteurs mondiaux paraissent peu performants ; ils ne parviennent pas à rétablir l’ordre et la cohérence nécessaires à la construction du futur. Ce constat conduit, d’une part à s’interroger sur la nature même de la stratégie et sur sa structure historique, d’autre part à procéder à l’analyse des causes et à l’observation des effets de cette crise généralisée du monde actuel.
Ces deux approches nous révèlent que les mêmes facteurs sont à la fois inhérents à la théorie stratégique et désorganisateurs de tout mécanisme stratégique. Il faudrait donc pouvoir se réapproprier ces paramètres et les intégrer dans un système ouvert et souple qui leur rende leur fonction théorique indispensable en même temps qu’il assure leur efficacité pratique.
Cette réévaluation du système stratégique devrait permettre de retrouver une boîte à outils et des instruments sans lesquels nos sociétés ne parviendront pas à maîtriser les enjeux du XXIe siècle.
Le Métier de soldat, Economica, Paris, 2002.
Le récit des obsèques du Général de Gaulle à Colombey le 12 novembre 1970 par celui qui en fut un des acteurs privilégiés constitue le « prétexte » historique de cet essai sur le métier de soldat.
Cet hommage rendu à l’homme du 18 juin 1940 conduit l’auteur à poser la question centrale de la discipline, celle de l’obéissance du soldat, et par conséquent de sa relation au politique, de sa place dans la société et de sa fonction au service de la nation.
Question récurrente à travers les âges successifs, du guerrier au chevalier et au technicien, y compris dans sa dimension africaine, mais question à nouveau imposée en ce temps de crise et de renouveau de la violence : le soldat doit-il se satisfaire de sa fonction de « pompier international » ?
Il semble bien que, face à la montée de cette violence contemporaine et à ses acteurs troubles, dans un monde profondément déstabilisé, il faille faire confiance à un de ceux qui incarnent le service de la patrie et le sens du bien commun. Le soldat doit retrouver un rôle plus conforme aux enjeux et toute sa place au cœur de la société comme au centre de la nation : celle de protecteur de la collectivité.
Un Monde à repenser, Economica, Paris, 2001.
« 11 septembre 2001 » : l’attaque terroriste la plus meurtrière de tous les temps ! Mais aussi celle qui peut, par ses répercussions politiques, économiques, culturelles et sociales remettre en question un ordre et une vision du monde. Malgré le choc des événements, l’intensité de la riposte américaine et l’écho qu’en répercutent inlassablement les médias, il faut savoir prendre le recul nécessaire à la réflexion. Qu’en est-il exactement de ce nouveau « nœud gordien » ? Quelles « variations stratégiques » peut-on imaginer et doit-on adopter pour les prochaines années du siècle qui s’ouvre ?
C’est à ce double questionnement que s’efforcent d’apporter des éléments de réponse les dix-neuf contributeurs du premier livre d’analyse stratégique réalisé après les attentats aux Etats-Unis par une équipe d’universitaires, de hauts fonctionnaires, de militaires, de consultants, de politiques… Leurs approches diversifiées et complémentaires donnent une première idée des erreurs à ne pas commettre, des pièges à éviter et des pistes à emprunter.
Incitation à la réflexion stratégique, Economica, Paris, 1998.
Les changements intervenus dans l’ordre de la guerre depuis un demi-siècle ont rendu la stratégie traditionnelle inefficace à maîtriser les conflits contemporains. Face aux défis que représentent ces formes nouvelles de guerre, les responsables politiques, soumis à l’urgence des événements, se laissent contraindre par des procédés techniques dont on peut juger, sur le terrain, de la fragilité ou de l’absence de résultats. En dénonçant cette situation dangereuse pour l’avenir des sociétés, ce livre est un appel au secours de la stratégie : il propose sa réhabilitation par le renouvellement d’une méthode de réflexion et d’une organisation politique. Il s’adresse à tous ceux, chercheurs, officiers, futurs responsables qui sont attachés à l’existence et à la vitalité d’une démarche stratégique.
La Violence qui vient, Arléa, Paris, 1997.
Nous le sentons tous : une violence obscure, multiforme, hante cette fin de siècle. Elle est d’autant plus redoutable que les formes qu’elle prend sont radicalement nouvelles. Vingt-cinq pays, environ, connaissent la guerre civile et à peu près autant souffrent de graves crises internes. Au total, près d’un Etat sur quatre est en situation de désordre et d’anarchie. Quant aux autres, ils ne sont pas en reste. Dans nos sociétés industrialisées apparaissent des violences insidieuses, celles des mafias, des milices ou cartels privés, des terroristes et des trafiquants. Au total, c’est à une véritable métamorphose de la violence que nous sommes confrontés. La guerre en Bosnie ne fut à cet égard qu’un signe annonciateur.
Face à ces menaces nouvelles, les outils militaires traditionnels se révèlent inefficaces. Et les Etats qui n’ont pas su adapter leurs systèmes de sécurité à cette nouvelle « donne » sont frappés d’impuissance. Quant à la réflexion stratégique ou polémologique, elle est dramatiquement en retard sur l’évolution des choses.
Pour lutter efficacement contre la violence, il faut d’abord apprendre à la penser. Comme il nous faut repenser la guerre pour éviter de la subir. Ecrit par un spécialiste, ce livre iconoclaste nous aide à regarder cette réalité en face.