Archives de l’auteur : vincent

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Questions chinoises

La réunion, début mars, de la session annuelle de l’Assemblée Populaire Nationale chinoise est l’occasion de faire le point sur les sujets majeurs qui intéressent la Chine. LI Yongchun, représentant du Quotidien du Peuple à Paris, a bien voulu sélectionner pour nous une vingtaine de billets illustratifs des questions traitées lors de cette session (NDLR).

1 – Explications des responsables du groupe de rédaction du rapport d’activité du gouvernement chinois

Wu Qiuyu et Zhao Bing, journalistes au Quotidien du Peuple

Le 5 mars, la 4e Session de la 12e Assemblée populaire nationale (APN) a débuté dans le Grand Hall du Peuple à Beijing, et à cette occasion, le Premier ministre chinois Li Keqiang a délivré, au nom du Conseil des affaires de l’Etat, le rapport d’activité du gouvernement. 2016 est la première année du 13e Plan quinquennal, et que met en évidence le Rapport d’activité du gouvernement de cette année ? Huang Shouhong, directeur adjoint du Bureau de recherche du Conseil des affaires de l’Etat et responsable du groupe de rédaction du Rapport de travail du gouvernement, et Xiang Dong, directeur du Bureau de recherche du Conseil des affaires de l’Etat, ont apporté des éclaircissements aux journalistes.

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Du hasard à l’impuissance, une histoire sommaire de l’action stratégique (7)

La déconstruction

Comme nous l’avons évoqué précédemment (voir chapitre 5), le temps des organisations a été simultanément celui des idéologies et des dogmatismes. Après un XIXe siècle romantique, libéral et individualiste, le XXe siècle a été celui des « systèmes » fondés sur des théories radicales prônant les rapports de forces (guerres nationales, lutte des classes, mercantilisme…), l’étatisme, le collectivisme. Parmi les principes des Lumières, la liberté (individuelle) était sacrifiée à l’égalité (en fait le nivellement), et la fraternité cédait le pas à la « camaraderie ».
Mais, dans le même temps et dès la fin du XIXe siècle, s’amorça un puissant courant de contestation et d’opposition aux « ordres établis », qu’ils fussent anciens ou nouveaux, courant amplifié par le démembrement des empires, les désastres des guerres mondiales ou la déroute des idéologies. Ce mouvement, toujours en cours, est celui de la « déconstruction ». Lire la suite

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La condition numérique

Jean-François Fogel, Bruno Patino, Grasset, 2013

Les nouveaux empires

« Les géants de l’accumulation numérique sont peu nombreux et tous sont installés au bout de la connexion de l’internaute. Ils proposent des outils ou des applications qui ont d’abord paru utiles puis rapidement indispensables avant de devenir les usages quotidiens de la condition numérique. Ces géants maîtrisent la recherche dans un univers d’obésité informationnelle et la relation dans un monde de solitude face à un écran. Ils ont rendu possible le partage de copies numériques ou la mise à disposition d’outils et plates-formes qui permettent le divertissement permanent. Leur nombre est si restreint qu’on les résume parfois dans l’acronyme GAFA désignant quatre d’entre eux : Google, Apple, Facebook, Amazon. Lire la suite

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Les nouveaux somnambules

Nicolas Grimaldi, Grasset, 2015, pp 132 à 134.

« Ainsi y a-t-il, suggéré par le travail des artisans, un mode de raisonnement pragmatique. Il consiste à ne s’assigner pour fin que ce dont on peut réunir les moyens. Une telle logique conçoit donc le possible comme un réaménagement du réel. Comme c’est d’après leurs causes qu’elle en envisage les effets, c’est d’après le réel qu’elle détermine le possible. Ainsi font tous les réformateurs. Propre aux utopistes et aux idéologues, un autre mode de raisonnement consiste au contraire à s’assigner une fin et à en déduire, comme autant de conditions subsidiaires, l’ensemble des moyens indispensables à sa réalisation. A l’inverse de la méthode pragmatique qui fait du réel la mesure du possible, ce mode prophétique de raisonnement consiste à faire du possible la règle ou la détermination du réel. Il assujettit de la sorte toute réalité à ce qu’en exige une idée. Au lieu que le réel soit une condition du possible, voici qu’il en devenu un obstacle. Le possible ne peut alors s’accomplir qu’n dynamitant le réel, en le faisant exploser, en l’éliminant, en l’anéantissant. Ainsi font tous les révolutionnaires. A chaque fois, les gravats du réel sont les vestiges du possible.

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Du hasard à l’impuissance, une histoire sommaire de l’action stratégique (6)

La montée aux extrêmes ou le « tout stratégique »

Au tournant du XXe siècle, les organisations se sont solidement installées au cœur du pouvoir. Mais elles ont hérité deux caractéristiques du système précédent et des Lumières qui les poussent aux excès : la verticalité et l’idéologie. Chacune d’entre elles croit détenir la vérité ou au pire la servir. Chacune d’entre elles est hiérarchisée au point de concentrer tous les pouvoirs aux mains d’un seul homme. L’incarnation d’une idéologie à travers un homme servi par une organisation, telle est la dynamique explosive qui va provoquer les éruptions de violence du XXe siècle. Lire la suite

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Situation de la France

Pierre Manent – Desclée de Brouwer, 2015

« Les nations sont de grands êtres embarrassés, lents à se mouvoir et reportant sans cesse le moment de réfléchir et de décider. L’inertie est leur règle. Les citoyens pourtant travailleurs, réfléchissent, décident, investissent, que ce soit dans leurs familles, leurs associations ou leurs entreprises. Tant d’efforts individuels et collectifs parviennent rarement pourtant à modifier de façon perceptible la course ou la physionomie du gros animal. Les sociétaires consacrent une grande part de leur énergie à s’instruire et s’éduquer, mais il semble que l’être qu’ils forment ensemble n’apprenne point. Une seule chose en vérité paraît susceptible d’éduquer les nations, c’est l’expérience politique quand celle-ci est suffisamment brutale, pénétrante, bouleversante. De loin en loin, la guerre ou la révolution, ou tel autre « accident extrinsèque », comme disait Machiavel, force les membres d’une nation à « se reconnaître », à ressaisir les rênes d’une vie commune qui s’effilochait. Dans la crainte et l’espérance, chacun maintenant est saisi par la chose commune que la guerre menace de ruiner ou que la révolution bouleverse. Chacun en décidant pour soi décide pour le Tout ; en décidant pour le Tout, chacun décide pour soi. Les choix faits lors des heures ou des semaines décisives hanteront longtemps les vies individuelles comme la vie de la nation à laquelle en vérité ces décisions donnent sa forme pour plusieurs générations. Lire la suite

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Questions chinoises

La Chine restera un moteur de l’économie mondiale

La Chine restera un moteur de l’économie mondiale, car elle dispose d’opportunités d’investissement et de ressources intérieures suffisantes, a déclaré mardi Justin Yifu Lin, directeur et fondateur du Centre chinois pour la recherche économique et professeur honoraire à l’Université de Beijing.
« La Chine poursuivra sa croissance économique et restera le principal moteur de la croissance économique mondiale », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Moscou. M. Lin a écarté les spéculations sur les perspectives négatives de l’économie chinoise, liées au taux de croissance de 2015 qui était plus faible que les années précédentes. « Certaines personnes prédisent l’effondrement de l’économie chinoise. Je pense qu’elles ne comprennent pas la nature de l’économie chinoise », a-t-il dit. « Malgré les inquiétudes entourant l’économie chinoise, les objectifs ont été atteints, comme on peut le voir ». Lire la suite

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Le monde est clos et le désir infini

Daniel Cohen – Albin Michel, 2015

Où va le travail humain
« …tout va au gagnant ! Dans le capitalisme postindustriel, les modes de rémunération tendent à tout donner au « meilleur » et rien au second. C’est le star-system…On l’appelle aussi l’« effet Pavarotti » : pourquoi acheter un autre album que celui du meilleur artiste ? Le phénomène s’observe partout, qu’il s’agisse des musées, des livres, des sportifs, des médecins, des avocats ou des patrons. Surabondante, la société de l’information crée une économie de la réputation qui fait monter de manière disproportionnée la rémunération de celui qui est considéré comme le meilleur. Quel que soit le mécanisme exact, le résultat est sans appel. Aux deux bouts du monde de l’emploi se crée une formidable asymétrie : les salaires vont en haut et les emplois vont en bas. C’est le milieu, la classe moyenne, qui disparaît. L’idéal démocratique qu’elle est censée incarner en est profondément marqué.

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Mémoire « défense et sécurité »

(Texte rédigé en octobre 2015 à l’intention des candidats à l’élection présidentielle de 2017)

Depuis vingt-cinq ans, la politique de défense et de sécurité de la France court toujours, d’ajustements en remaniements, après son adéquation à un environnement conflictuel complexe et fluctuant. Faute de projet politique et de vision stratégique, les finalités du système de sécurité comme les missions de l’appareil militaire restent mal définies, soumises à de fortes contraintes externes (ressources humaines et financières), orientées par des présupposés dépassés (préjugés, menaces…). L’absence d’un organisme d’analyse et de réflexion stratégique auprès du Président de la République ne permet pas au chef des Armées de disposer d’une appréciation de situation exhaustive ainsi que des éléments d’orientation, voire de redéfinition, de la politique de défense et de sécurité. Confier tous les dix ans à une Commission du Livre blanc le soin de l’éclairer en la matière paraît singulièrement insuffisant et en tout cas inadéquat au regard des enjeux. La situation de non-guerre (ou de crise) dans laquelle se trouve le monde depuis la fin de la guerre froide, en l’absence de menace ostentatoire – à l’exception de celle du terrorisme, inappréciable par définition – oblige à identifier les risques qui pèsent sur notre environnement et les vulnérabilités de nos modes de fonctionnement. Ce nouveau paysage stratégique, complexe et peu conventionnel, devrait nous conduire, ne serait-ce que par précaution, à passer d’une posture de défense à un système de sécurité. Parmi les multiples volets de ce dernier, celui concernant la sécurité du territoire et la protection des populations (Ordonnance du 7 janvier 1959) devrait retenir l’essentiel de notre attention ; en s’assurant toutefois que cette préoccupation territoriale ne consiste pas en un « repli hexagonal » systématique mais à une vision élargie de la sécurité à l’ensemble du continent européen et, au-delà, à ses périphéries.

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L’Europe est-elle en guerre ? par Jean-Dominique Giuliani

Jean-Dominique Giuliani, Institut Robert Schuman

Le Président de la République française a décrété la France en guerre et invoqué l’article 42 § 7 du Traité d’Union européenne. Les Etats membres « lui doivent (donc) aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir ».
Pourtant aucun dirigeant européen n’a voulu employer le mot. Lire la suite