Archives pour la catégorie Actualités

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Journal de la guerre 15 – Ukraine – février 2023

Des principes de la guerre

La guerre en Ukraine est une tragédie, au sens théâtral du terme, dont les divers actes se succèdent dans le respect des conventions avant de parvenir au dénouement, toujours douloureux, du cinquième acte. Nous en sommes probablement encore éloignés, au milieu du troisième acte sans doute – et j’y reviendrai plus loin – en espérant que le dernier acte ne soit point ultime pour le continent, au pire pour l’humanité. C’est effectivement le propre de la guerre d’être tragique car, selon sa logique, elle tend à aller aux extrêmes. Tel est l’essentiel de la pensée stratégique de Clausewitz d’avoir démontré que la nature de la guerre conduit à l’escalade et à la démesure : la fin y justifie les moyens, et c’est ce qui apparaît dans toute guerre, le chef ne se privant d’aucune des ressources, humaines et matérielles, qui pourraient permettre d’atteindre son but de guerre, à savoir sa propre victoire et en creux la défaite donc l’affaiblissement voire la destruction de l’adversaire. Dans la guerre conventionnelle, cette montée aux extrêmes ne se fait pas en un jour. On l’appelle « escalade » car il faut grimper les nombreux barreaux de l’échelle et surenchérir à mesure des résultats – les échecs notamment – pour espérer l’emporter : nombre d’hommes, qualité et quantité des armements, action psychologique et effroi sur la population, audace manœuvrière et capacité à prendre des risques politiques et stratégiques. Jusqu’à présent et malgré la disproportion des forces en présence, la guerre en Ukraine suit cette logique de l’escalade. C’est celle-ci que nous allons tenter de décrypter eu égard, d’abord, aux épisodes passés, puis, compte tenu de l’environnement mondial et européen, aux évolutions hypothétiques des mois à venir. Lire la suite

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SINOCLE 2022 – Le dragon, roi de la tactique

Chaque culture a son bestiaire managérial. Héritiers de Machiavel et de La Fontaine, en politique comme dans le business, nous tenons le renard et le lion pour des figures tutélaires. Les Chinois ont le dragon et le loup.

Le dragon parce qu’il est l’animal qui traverse tous les mondes et s’adapte à tous les milieux avec son corps qui tient du serpent, du poisson, de la licorne, de l’aigle et du cerf. Animal multiple et transgenre dont la puissance est aussi impressionnante que la plasticité. Le loup parce qu’il a un flair hors-norme, n’a peur de rien, est fulgurant quand il attaque, chasse en meute et reste loyal jusqu’à la mort au chef de la bande. Animal indomptable et dévoué à ses frères, aussi endurant qu’implacable. Dragon et loup sont les deux animaux totems des entrepreneurs chinois, ceux qui inspirent leurs tactiques pour mieux diriger dans l’incertitude comme le raconte brillamment Sandrine Zerbib, la femme qui a fait réussir Adidas en Chine, autrice avec Aldo Spaanjaars de Dragon Tactics.

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La Chine des « cinq cailloux »

Alors que les médias et la littérature spécialisée ne cessent, selon les cas, de dénoncer, de redouter ou d’exalter la néo-puissance chinoise, l’analyse attentive d’un certain nombre de faits laisse à penser que cette vision occidentalo-centrée est peut-être excessive et sans doute décalée. Ce qui suggère ce questionnement réside pour l’essentiel dans ce qui est pour nous une incohérence, en tout cas une absence de logique entre les « attendus » et les résultats apparents, entre ce qui parait problématique et la réalité. Comment un système en plein essor et déjà si puissant pourrait-il avoir autant de « cailloux dans la chaussure », des vulnérabilités et des déséquilibres aussi flagrants dans ses éléments fondamentaux ? Comment la seconde économie mondiale pourrait-elle continuer de progresser sur des bases politiques, économiques, démographiques, environnementales manifestement aussi bancales ? La doxa chinoise poursuit en aveugle les louanges d’un système que le Parti s’empresse d’ériger comme modèle de développement, selon le consensus de Pékin, alors que, selon nos critères, ce système devrait se condamner lui-même, à terme assez proche, au déclin et à l’échec. Lire la suite

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Asialyst – 6 juin 2021 – XI JINPING peut-il rester ?

Itw d’Alex Payette – Asialyst

Les dés son jetés : Xi Jinping sera le Vladimir Poutine de la Chine, son « président à vie ». C’est l’analyse la plus répandue à l’étranger, en particulier en Occident, depuis la fin du 6e plenum du Comité central du Parti, le 11 novembre dernier à Pékin. Voilà un leader « tout-puissant » dans le Parti qui emmène son pays dans une « nouvelle ère », selon l’expression de la « pensée Xi Jinping ». La réalité est pourtant plus complexe. Chroniqueur régulier dans Asialyst, le sinologue Alex Payette explique pourquoi cette analyse ne tient pas debout.

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