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La concurrence future du nouveau canal de Suez, par Antoine Rivière*

En annonçant en août 2014 l’élargissement du canal de Suez par la voix du président de la Suez Canal Authority (SCA) Mohab Mamich, l’Egypte cherche à s’adapter à l’augmentation du trafic maritime dans cette zone. Le Caire joue ainsi la carte du renforcement de son avantage stratégique dans une période où les niveaux des investissements étrangers et de la manne touristique pâtissent toujours de l’instabilité politique du pays.
Mais si le canal reste la clé de voûte du commerce maritime entre l’Europe de l’Ouest et l’Asie, différents paramètres pourraient, à l’avenir, mettre à mal son importance. Lire la suite

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Euro : le cercle vicieux de la surévaluation, par Gérard Lafay*

Dans l’opinion dominante, il est jugé utile d’avoir une « monnaie forte ». Cette notion est cependant ambigüe, car elle concerne surtout le fait que le pouvoir d’achat interne d’une unité monétaire ne subit qu’une faible érosion au cours du temps, bénéficiant d’un rythme réduit d’inflation. Toutefois, elle peut également signifier que son pouvoir d’achat est plus élevé à l’étranger que dans le pays lui-même, la monnaie étant surévaluée vis-à-vis des autres monnaies (son taux de change nominal est ainsi supérieur à celui qui assurerait une parité des pouvoirs d’achat). Autant la première conception peut être pertinente, autant la seconde s’avère dangereuse. Lire la suite

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Les facteurs de renouveau stratégique, par Eric de La Maisonneuve

La stratégie est une démarche (ou une « façon de faire ») qui a pour finalité première d’atteindre des objectifs estimés réalistes par anticipation, donc atteignables même s’ils sont ambitieux. Une telle orientation, voire un tel engagement, exigent, pour être crédibles, que soient réunies un certain nombre de conditions d’ordres différents.
J’ai tenté, dans un ouvrage assez récent1, d’identifier ces facteurs et d’analyser leurs interactions. Je m’étais alors inspiré de la théorie chinoise des cinq éléments – wuqing – qui influence la stratégie orientale en soulignant la relation de conception et de destruction qui existe entre les cinq éléments que sont la terre, le bois, le feu, l’eau et le métal. Lire la suite

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De l’importance du modèle diplomatique chinois pour le monde, par WANG Yiwei*

Le Président Xi Jinping a récemment prononcé un discours devant l’Indian Council of World Affairs, dans lequel il a insisté sur la nécessité de renforcer le partenariat de développement entre la Chine et l’Inde, d’en faire des partenaires leaders de la croissance mondiale, des partenaires mondiaux en termes de coopération stratégique, qui se donnent la main pour poursuivre leur rêve de renaissance nationale et apportent une plus grande contribution à la puissance du développement de l’Asie du Sud. Il fait suite à la visite du Président chinois en Europe au mois de mars, lors de laquelle il a proposé le développement d’un partenariat entre la Chine et l’Union Européenne pour la paix, la croissance, la réforme et la civilisation, donnant une nouvelle interprétation du modèle diplomatique chinois. Lire la suite

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Un monde contre la violence et l’extrémisme, par Alain Corvez*

Dans son discours à l’Assemblée Générale des Nations unies le 24 septembre 2013, le Président iranien nouvellement élu Hassan Rouhani a dit des choses essentielles pour améliorer les relations entre les nations du monde. Invitant à instaurer la modération dans les revendications des états, il a suggéré de supprimer « l’option militaire est sur la table » et d’adopter l’attitude « la paix est toujours possible », proposant enfin la formule : « Le monde contre la violence et l’extrémisme ».
Le monde, a-t-il dit, n’est plus le résultat d’un équilibre entre deux blocs, ni dominé par une seule puissance mais désormais multipolarisé et tous les Etats dont la base du pouvoir est dépendante des urnes ont droit au même respect de leurs particularismes et de leurs intérêts légitimes. Aucune culture n’est supérieure aux autres et ne doit chercher à s’imposer. Lire la suite

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ACTUEL 36 : La résurgence des empires

Depuis la fin de la guerre froide et après une décennie d’hégémonie américaine jusqu’au 11 septembre 2001, les experts en géopolitique sondent le nouveau monde en gestation pour tenter de deviner quelle en sera la prochaine organisation : un bipolarisme revisité avec l’inévitable rivalité sino-américaine ; un multi-polarisme fondé par l’émergence de nouveaux grands acteurs ; un gouvernement mondial, seule structure capable, selon les plus audacieux, de fédérer les deux cents Etats-nations de la planète ? Lire la suite

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« Cyber et article 5 : questions soulevées », par Olivier Kempf*

Lors du récent sommet de l’OTAN, les Alliés ont placé la cyberdéfense sous le couvert de l’article 5 du traité : « Nous affirmons dès lors que la cyberdéfense relève de la tâche fondamentale de l’OTAN qu’est la défense collective. Il reviendrait au Conseil de l’Atlantique Nord de décider, au cas par cas, des circonstances d’une invocation de l’article 5 à la suite d’une cyberattaque » (art. 72 de la déclaration finale du sommet). Cette décision soulève un certain nombre de questions (voir par exemple ici). Lire la suite

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« La conception russe du cyberespace », par Christine Dugoin*

Le cyberespace occupe une large part de notre quotidien sans avoir pourtant de définition précise. Sa nature est ambivalente : « dématérialisé » par essence, il comporte néanmoins une composante matérielle de réseaux « en dur », via les câbles et structures permettant au système de fonctionner. Ces infrastructures implantées sur un territoire physique ou extra-atmosphérique pour les satellites, permettent d’échanger des informations qui sont, elles, totalement « hors-sol ». Lire la suite

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« Le rapport de forces militaires en Ukraine ‑ Regards sur un conflit asymétrique d’un nouveau genre », par Georges Estievenart*

La comparaison des forces militaires conventionnelles disponibles en Russie et en Ukraine ne laisse planer aucun doute sur l’issue d’un éventuel conflit entre les deux nations slaves, qui reste pour l’instant encore une hypothèse d’école. Alors que la Russie dispose d’une armée d’active de 850 000 hommes (dont 50 000 seraient massés à la frontière avec l’Ukraine depuis le début 2014, et 4 000 auraient déjà pénétré en territoire ukrainien au moment du cessez-le-feu décidé par les deux parties ukrainienne et pro-russe le 5 septembre 2014), l’Ukraine n’aligne que 130 000  hommes et 40 000 gardes-frontières et gardes-côtes. Si la Russie peut compter sur une armée de terre de 250 000 hommes, sur une marine de 130 000 hommes et sur une aviation de 150 000 hommes, l’Ukraine ne dispose que de 71 000 fantassins, de 11 000 marins et de 45 000 aviateurs. Quant aux réservistes, la Russie peut en mobiliser 20 millions, à comparer au million que l’Ukraine vient de mobiliser pour faire face à la menace russe. Lire la suite

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« Russia Bashing », par Pascal Lorot*

Depuis la fin de l’URSS, l’Europe et derrière elle les Etats-Unis n’ont eu de cesse de se montrer hostiles à l’égard de Moscou.

La Russie n’a pas bonne presse en Europe. Malgré la transition démocratique opérée au début des années 1990 et le reflux pacifique concomitant de ce pays vers des frontières effaçant une grande partie des avancées territoriales impériales de la Russie des tsars puis des Soviets, jamais l’Europe et ses dirigeants n’auront marqué la moindre indulgence à son endroit. Au lendemain de l’éclatement de l’Union soviétique, le pays a continué à être perçu comme un ennemi, malgré son effondrement politique et la dislocation de son économie. Lire la suite