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Inquiétudes françaises

Novembre 2016

Eric de La Maisonneuve

La situation de la France est inquiétante. Sans sombrer dans un pessimisme subversif ni encourager un catastrophisme irréaliste que l’état général et comparatif du pays ne justifie pas (encore), on doit prêter la plus grande attention à une dégradation régulière et constante depuis au moins une vingtaine d’années de la plupart des critères qui sont utilisés pour évaluer la plus ou moins bonne santé d’un pays. Pour ce qui concerne la France, le double constat est celui de son déclassement dans le monde et en Europe ainsi que de la décomposition de la société française. L’un ne va d’ailleurs pas sans l’autre car la France est un pays univalent dont les ressorts, externes et internes, sont étroitement mêlés. Observation qui conduit d’emblée et en préalable à affirmer que la voie du redressement ne peut être ni technique ni partielle mais doit procéder d’une vision claire, profonde et lointaine de ce que pourrait et devrait être l’avenir du pays. Lire la suite

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D’une civilisation à l’autre…

Il s’agit ici d’hypothèses. Nous sommes tellement environnés de certitudes qu’il faut cette précaution de style pour oser s’aventurer sur un chemin aussi critique que celui de la distinction entre les deux civilisations qui structurent notre monde, l’occidentale et l’orientale, la première européo-américaine, la seconde essentiellement asiatique et chinoise. Lire la suite

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Le Monde au défi

Hubert Védrine – Fayard, 2016, pp 69 à 72

« …venons-en au principal défi actuel en Eurasie et en Afrique : l’affrontement mondial au sein de l’Islam entre le 1% terroriste, au maximum, ….et les autres. Plusieurs scénarios sont possibles. A cheval sur la Syrie et l’Irak, l’Etat islamique peut s’enkyster, malgré la coalition occidentalo-sunnite et la coalition russo-iranienne, toutes deux plus ou moins convergentes et qui lui ont fait perdre du terrain depuis 2015. L’organisation terroriste peut toujours essayer de déstabiliser une partie du Liban, de la Jordanie, et le nord-ouest de la péninsule arabique. Des entités associées se sont implantées et tentent de s’enraciner au Yémen – d’où la guerre qui fait rage – au Sinaï, en Libye, au Sahel, autour du lac Tchad. Comme elles l’auraient fait au Mali, jusqu’à Bamako, si la France ne s’était pas mise au travers, à la demande et au soulagement des Africains et avec l’accord du Conseil de sécurité. Lire la suite

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La nouvelle révolution stratégique et/ou la certitude de la guerre, par Eric de La Maisonneuve

Septembre 2016

Si on se réfère à l’histoire, les risques statistiques de la guerre peuvent d’autant moins être écartés qu’une longue période de brouillard stratégique a permis à certains opérateurs du monde de travailler dans l’ombre et d’avancer masqués.
Dans cette optique et compte tenu de la forte dégradation de la situation géostratégique ici ou là, l’éventualité d’une « vraie » guerre – régionale à répercussion mondiale – doit être sérieusement envisagée. La périphérie est-européenne, les zones moyen-orientale et sahélienne, les mers de Chine, autant d’espaces de frictions déclenchées pour des raisons essentiellement géopolitiques mais aussi économiques et religieuses. Les ingrédients habituels de la guerre sont ainsi réunis en divers points de la planète, en même temps que s’arment ou se réarment de nombreux pays concernés par ces différends. Vingt-cinq ans après la fin de la guerre froide et les utopies pacifistes qui ont suivi, les réalités du monde nous rattrapent et nous imposent leur brutale logique. Nous voguons ainsi, depuis plus d’un siècle, d’une candide naïveté géopolitique à une frénésie guerrière nationaliste. Il semble bien que la trêve pacifiste soit près de s’achever. Lire la suite

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Le retour de la violence en Europe, par Jean-Dominique Giuliani*

La politique en Europe ressemble de plus en plus au football. L’Euro 2016 se joue d’abord, pour les casseurs, à coups de pieds et de poings dans les tribunes et dans les rues. Drôle de sport! Il en va de même en politique. Les populistes sont aussi montés à l’assaut de l’Union européenne, à coup de mensonges grossiers, de slogans rassis voire raciaux, d’arguments nauséabonds. Partout sur le continent, extrémistes, nationalistes et mouvements anti-élites trouvent dans la construction européenne une cible facile qui résume à elle seule leur colère envers leurs dirigeants. Ici aussi les casseurs d’idées ont la vedette.

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