Une expansion modérée de la politique budgétaire en 2015
Cheng Hui
Le 6 mars, LOU Jiwei, ministre des Finances, a tenu une conférence de presse à l’issue de la 3e Session de la XIIe APN, lors de laquelle il a déclaré que l’économie chinoise est entrée dans une phase de nouvelle normalité, marquée par un changement de dynamique de croissance économique, et qu’en conséquence la Chine doit adopter une politique budgétaire caractérisée par une expansion modérée. Il a également souligné qu’en 2015 la Chine continuera à promouvoir des réformes fiscales.Le ministère des Finances est responsable de la formulation des stratégies, des plans et des mesures de développement de la fiscalité, et de l’organisation de la mise en œuvre des réformes, mais il participe aussi au développement des politiques macroéconomiques et à la formulation des politiques d’allocations au niveau des autorités centrales, locales, nationales et des entreprises.
Selon LOU Jiwei, la croissance des revenus en Chine est relativement faible et le système des impôts indirects est confronté à une pression énorme. Le ministère des Finances va procéder à une expansion de sa politique budgétaire afin de maintenir la croissance économique à un niveau raisonnable. Il a souligné qu’une expansion modérée de la politique budgétaire est nécessaire pour maintenir les dépenses à un niveau suffisant, mais cela ne veut pas dire pour autant que certaines dépenses indispensables sur le moyen terme ne seront pas ajustées.
Quant au problème de la dette des gouvernements locaux, LOU Jiwei a dit que, dans l’ensemble, les risques liés à la dette locale sont sous contrôle. Actuellement, le ministère des Finances est en train de faire un audit de la dette locale et, s’il faut ouvrir la porte d’entrée, il faut bien s’assurer du verrouillage de la porte de derrière tout en évitant les risques systémiques.
Le même jour, s’agissant de la manière de résorber la dette des gouvernements locaux, un problème déjà ancien, LOU Jiwei a souligné que la solution consiste à faire des dettes qui ont des revenus certains ou qui peuvent être transformées en un flux de trésorerie relativement stable, des obligations de sociétés, grâce à ce qu’on appelle le « mode PPP », c’est-à-dire des modèles de coentreprise entre le gouvernement et le capital social et des infrastructure d’exploitation comprenant d’autres entreprises ; ou encore, reconnaitre une partie des dettes des autorités locales devant être remboursées et contractées par les plateformes publiques, en émettant des obligations destinées à remplacer les dettes d’origine des plateformes, réduisant ainsi le service de la dette.
En 2015, la Chine continuera à promouvoir des réformes fiscales. LOU Jiwei a déclaré que 2015 devrait voir l’achèvement, conformément au plan, de la réforme dite « de la taxe professionnelle à la TVA », par laquelle la taxe sur les ventes dans les secteurs des services à la personne, des services financiers et de la construction et des ventes immobilières sera désormais transformée en TVA.
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Plus d’investissements étrangers en Chine
L’économie chinoise a connu au mois de janvier un bon début grâce à l’aide de l’investissement étranger. Avec une utilisation réelle des investissements étrangers de 13,92 milliards de dollars, soit une augmentation de près d’un tiers par rapport à 2014, selon les statistiques publiées en février par le ministère du Commerce. D’ailleurs, en janvier 2015, les Chinois ont investi un total de 66,28 milliards de yuans dans 1105 entreprises étrangères de 131 pays et régions, en progression de 40,6 %.
Les données des autorités montrent que le nombre de nouvelles sociétés à capitaux étrangers créées au cours du premier mois de l’année en Chine a atteint 2266, une hausse de 31,8 %. Avec des investissements directs à l’étranger (IDE) se portant à 33,21 milliards de dollars, une poussée de 126,2 %. L’utilisation réelle des investissements étrangers a atteint la somme de 13,92 milliards de dollars, soit une augmentation de 29,4 %.
« En janvier, les investissements étrangers dans le pays ont montré un bon élan de développement. Un succès qui est dû à la constante amélioration pour la nation dans le secteur de son attractivité pour les investissements étrangers de bonne qualité et de haut niveau », a souligné SHEN Danyang, porte-parole du ministère.
Les chiffres ont également montré que les dix premiers pays et régions ayant investi le plus en Chine au cours du premier mois de 2015, y compris Hong Kong, la Corée du Sud et Singapour, ont représenté un apport financier total de 13,34 milliards de dollars, en augmentation de 34,3 %.
Le secteur des services a connu une croissance grâce aux investissements étrangers. Le domaine de l’investissement étranger au cours de janvier a représenté 9,18 milliards de dollars, représentant 66 % du total national, soit une augmentation de 45,1 %. Hors des services bancaires, financiers et des assurances, le nombre des entreprises à capitaux étrangers récemment créées est de 313, soit une hausse de 317,3 %. L’investissement étranger contractuel est de 9,49 milliards de dollars, en hausse de 476,5 %. L’utilisation réelle des investissements étrangers a connu une croissance de 1261,7 %, en réalisant un total de 4,62 milliards de dollars. Cette situation est le résultat direct d’une ouverture intensifiée du secteur des services chinois, expliquant la croissance rapide de l’utilisation de capitaux étrangers en Chine en début d’année.
« Cette année, nous restons très confiants dans le fait que la Chine puisse se classer parmi les premiers pays en terme d’attraction d’investissements étrangers, et que le montant de l’investissement soit stable », a indiqué SHEN Danyang.
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Les dépenses des ménages chinois en forte hausse
Selon l’indice des directeurs d’achat (PMI) des secteurs de la fabrication et des activités non manufacturières au cours du mois de février 2015, l’économie chinoise a montré des signes prometteurs au niveau du développement. Avec notamment un retour à la normale des activités de production et d’exploitation des entreprises après la Fête du Nouvel An chinois, la tendance économique devrait se stabiliser progressivement.
Selon l’indice PMI en février dans le secteur de la fabrication, l’indice des nouvelles commandes des sociétés a mis fin à une baisse consécutive de six mois, pour atteindre 50,4 % (en hausse de 0,2 %). Une petite augmentation qui s’explique par les effets des vacances et des mesures politiques visant à assurer une croissance stable et continue.
Au cours du mois passé, l’indice des activités commerciales des compagnies a connu une augmentation considérable de l’ordre de 6,6 %, pour atteindre 54 %. Au cours du quatrième trimestre 2014, en réponse à la pression de la baisse économique, la Chine a adopté une série de mesures politiques intensifiées dans le but d’assurer une croissance stable, de sorte que les entrepreneurs du pays soient plus confiants dans la perspective des affaires.
Le secteur non manufacturier a gardé une croissance solide au mois de février où les dépenses liées aux vacances ont vite progressé. Avec un rebondissement de l’indice au niveau des activités commerciales, des différents services et des nouvelles commandes. La forte performance des services destinés aux consommateurs à l’occasion des vacances a été le moteur principal pour la reprise du troisième secteur. Selon un sondage, l’indice dans le domaine de la restauration est monté à 60 % en février, représentant la hausse la plus significative depuis près de deux ans. Les activités du secteur des ventes au détail ont continué à croître, avec un secteur commercial aux commandes élevées pendant trois mois consécutifs.
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Plus de 10 millions de personnes sont sorties de la pauvreté chaque année entre 2012 et 2014 en Chine
GU Zhongyang – CAO Shulin
LIU Yongfu, Directeur du Bureau de lutte contre la pauvreté du Conseil des Affaires d’Etat, récemment invité de l’« e-salon des Deux Sessions » du Quotidien du Peuple, a annoncé qu’entre 2012 et 2014, le nombre des pauvres dans les zones rurales de la Chine a baissé, par rapport à l’année précédente, de 23 millions, 16 millions et 12,32 millions de personnes respectivement.
Dans l’objectif de construction d’une « société modérément prospère », la réduction de la pauvreté est sans doute la tâche la plus difficile à laquelle la Chine fait face. Selon LIU Yongfu, il y a maintenant en Chine 14 zones démunies, 592 comtés pauvres, 128 000 villages pauvres, et plus de 70 millions de personnes pauvres, parmi lesquelles 12 millions ont une personne malade à la maison, et plus de 6 millions vivent dans des maisons délabrées.
En 2014, 430 000 fonctionnaires de quatre niveaux de gouvernement –province, municipalité, comté et canton – ont mis sur pied 125 000 équipes qui se sont rendues dans les villages pauvres pour les aider. D’après LIU Yongfu, « la tâche spécifique de lutte contre la pauvreté a aujourd’hui pris un bon départ ». L’année dernière, la Chine a affecté un budget de 7 % à la lutte contre la pauvreté, et l’autorité d’approbation des projets en la matière a été déléguée au niveau du comté.
LIU Yongfu a ajouté : « Nous avons encore plus de 70 millions de personnes pauvres, c’est un fossé qu’il faut combler. Malgré l’ampleur des difficultés, il faudra encore sortir de la pauvreté plus de 10 millions de personnes des zones rurales cette année. Nous croyons fermement que nous y parviendrons, mais il ne faut pas relâcher nos efforts ».
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L’assouplissement des procédures de dédouanement va stimuler la vitalité du commerce
DU Haitao
YU Guangzhou, Directeur des Douanes de Chine, a récemment été l’invité de l’« e-salon des Deux Sessions ». A cette occasion, il a déclaré qu’en Chine le taux de dédouanement dématérialisé a atteint plus de 83 %, qu’à compter du 1er mai prochain débutera la promotion à l’échelle nationale de l’intégration du dédouanement régional, soulignant aussi qu’après la mise en œuvre de la zone franche de Shanghai, parmi les 23 innovations institutionnelles, notamment en matière de dédouanement, 14 ont été reproduites à l’échelle nationale.
YU Guangzhou a déclaré qu’à l’avenir le Service des Douanes se concentrera sur l’approfondissement des réformes, comme des mesures visant à promouvoir le « guichet unique » pour le commerce international, le renforcement de la coopération en matière d’inspection douanière du type « une déclaration, une inspection et une autorisation », l’accélération de l’intégration et de l’optimisation des zones d’administration douanière spéciale, et enfin la promotion globale d’une imposition centralisée et simplifiée.
Au second semestre de l’année dernière, les Administrations générales des Douanes de la zone Beijing-Tianjin-Hebei, de la province du Guangdong et de la ceinture économique du fleuve Yangtsé ont été les premières à mettre en œuvre l’intégration du dédouanement régional, pour le plus grand bénéfice des sociétés concernées par cette réforme.
On entend par intégration du dédouanement régional la constitution d’un centre de dédouanement reliant les différentes régions grâce à l’interconnexion des réseaux d’information, et créant une déclaration unifiée, un contrôle des risques unifié, un examen unifié, des opérations sur le terrain unifiées, permettant aux entreprises de pouvoir choisir par elles-mêmes le lieu de déclaration, de paiement et de dédouanement.
« L’année dernière, Shanghai a réussi à dédouaner 35,28 millions de conteneurs. L’efficacité du dédouanement à Shanghai a été considérablement améliorée, réduisant le coût du dédouanement » a de son côté souligné CHEN Xuyuan, député à l’APN et Président du Shanghai International Port Co. « Au quatrième trimestre de l’année dernière, pour chaque produit isolé, le temps de dédouanement a été réduit en moyenne de deux ou trois jours, permettant de faire baisser les coûts logistiques de 30 % et de diminuer également de 20 % la part des pièces dans le capital », a dit CHEN Hongliang, premier vice-président exécutif de Beijing Benz Automotive Co.
A compter du 1er mai 2015, nous allons promouvoir l’intégration du dédouanement régional à l’échelle nationale, par une réduction de la puissance du gouvernement dans ce domaine et un renforcement de la vitalité du marché, ce dont profiteront les entreprises des secteurs des importations et exportations », a déclaré YU Guangzhou. Selon lui, les nouvelles zones franches expérimentales, à savoir celles du Guangdong, de Tianjin et du Fujian bénéficieront d’un soutien actif des douanes chinoises, et l’innovation institutionnelle sera poursuivie et étendue davantage encore.
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Nouvelle régulation de l’e-commerce
La Chine accentue ses efforts visant à instaurer une loi pour réglementer le secteur du commerce électronique en plein essor dans le pays, a déclaré le responsable de l’organisme de réglementation du commerce du pays.
Le régime de réglementation de la nation concernant le secteur de l’e-commerce reste insuffisant, c’est pour cela que nous sommes actuellement dans une phase d’accélération pour améliorer les aspects juridiques de l’industrie du commerce électronique, a indiqué ZHANG Mao, chef de l’Administration d’Etat pour l’Industrie et le Commerce (SAIC), lors d’une conférence de presse à l’occasion des Deux sessions.
Pour renforcer la surveillance du marché de l’e-commerce du pays, la SAIC a annoncé un ensemble de mesures administratives pour les transactions en ligne qui sont entrées en vigueur le 15 mars 2014. La législation en matière d’e-commerce, n’étant toutefois pas encore applicable d’une manière légale.
« L’absence de loi au niveau du commerce en ligne est une préoccupation dans le processus législatif qui peut engendrer des restrictions sur la scène du commerce électronique », a expliqué ZHANG Zhouping, analyste chez China E-Commerce Research Center. Mais si une régulation est efficace dans le domaine des achats en ligne, pour contribuer à un rééquilibrage de l’économie, cela peut aussi causer des problèmes tels que la vente de produits contrefaits, a souligné l’analyste estimant qu’une nouvelle loi est susceptible d’être introduite au cours du deuxième semestre 2015.
Abordant le cas des contrefaçons, ZHANG Mao a fait savoir que si le problème existe également dans les ventes hors ligne, ce fléau est apparu comme une préoccupation particulière pour les achats en ligne qui connaissent une croissance rapide.
En 2014, les ventes en ligne de biens de consommation ont grimpé de 49,7 % par rapport à l’année précédente, ce qui représente 10,63 % du total de l’ensemble des ventes en 2013, selon les données du Bureau national des statistiques. Le taux de croissance du commerce en ligne a connu une hausse de 10,9 % en glissement annuel dans le total des achats au détail en 2014.
Le patron du SAIC a également exhorté les plates-formes d’e-commerce tiers à être plus responsables dans la réglementation des vendeurs sur les sites.
Un mécanisme de reddition de comptes devrait être établi dans le secteur de la vente en ligne, obligeant les opérateurs de plateformes d’e-commerce à assumer toutes les responsabilités qui s’imposent au niveau des fraudes, selon ZHANG Jindong, membre du Comité national de la CCPPC et président de Suning, l’une des principales chaînes de distribution d’électroménager du pays.